Nosy-Lava le 13 février 1961
Cher Monsieur Planchon ;
Je vous envoie par le même courrier le rapport concernant les deux lettres anonymes accusant RAMPIRISON ET MOUTARI des commettre des atrocités sur les personnes des détenus.
Bien que je ne puisse l'avouer officiellement , je crains fort qu'il y ait une certaine part de vérité dans les accusations portées dans ces lettres.
Je vien d'interroger le détenu INITRIKY Wiliam qui pendant quelque temps, travailla comme bureaucrate sous les ordres de RAMPIRISON.
Il affirme avoir assisté à la raclée infligée au dénommé RAMAHOLARY Edouard , l'instituteur dont je vous parle dans mon rapport.
MOUTARI lui aurait vraiment distribué plusieurs coups de cravache, et ces faits se reproduiraient assez souvent.
Le même détenu confirme également ce que j'ai entendu dire plusieurs fois : RAMPIRISON et MOUTARI s'entendent comme larrons en foire et trafiquent constamment.
Le ciment que réclame RAMPIRISON ne servirait pas toujours à la construction de sa case.Je vais faire une enquête à ce sujet.
Il arrive très souvent, paraît-il, que des amis des deux acolytes reçoivent de la main d'oeuvre pénale gratuite.
Ceci m'amène à vous parler d'un fait dont, pour une fois, je suis absolument certain :
Le détenu TSIAFINDRA qui s'est évadé il y a quelque temps ( et qui a d'ailleurs été repris) ne couchait pas à la prison ,mais chez son employeur, l'adjoint au chef de district, malgré les ordres formels qu'avait reçu RAMPIRISON à ce sujet.
Celui-ci a pourtant suivi de près l'action que j'ai menée pour que M. PRATI ne bénéficie pas d'u régime de faveur et que son détenu rentre coucher en prison chaque soir.Il ne peut donc prétendre ne pas avoir été averti et a agi en toute connaissance de cause.
TSIAFINDRA dit qu'il n'était pas le seul détenu à coucher chez son employeur ; le boy du Dr PEYTRAL en faisait autant ainsi que plusieurs autres. Je vais essayer d'avoir confirmation de ces dires.
Je vous serais reconnaissant de donner l'entière responsabilité de la Maison d'Arrêt à RAMPIRISON car il m'est matériellement impossible de le surveiller d'ici.
Dès que j'arrive à Analalava en vedette je suis signalé et lorsque j'interroge les détenus , ils sont trop lâches pur me dire la vérité.Je suis absolument convaincu que RAMPIRISON et MOUTARI vont au devant d'un coup dur et je ne voudrais y être mêlé à aucun prix.Laissons donc ces crabes se débrouiller entre eux, le résultat ne se fera pas attendre.
comme je vous l'ai déjà dit, je préférerais avoir 15 ou 200 détenus de plus à Nosy-Lava et ne plus avoir à m'occuper d'Analalava.
***********************
lettre :
CONFIDENTIEL de RAINAIVO Joseph
Chef de Poste des Services Pénitentiaires
(Dactylographiée par l' émetteur, reproduite in extenso)
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Monsieur le Directeur,
Avec un grand regret je vous adresse la présente afin de vous permettre d'étudier et régulariser les effets suivants.
Vu l'article 18 du décret 59-I2I sur l'emploi du personnel des Etablissements pénitentiaires . Il est utile que je vous expose mes cas si délicats ci-dessous.
1° Je vous demanderai que les agents des Services Pénitentiaires n'assureront plus la garde du Bureau Caisse ( Agent spécial).
2° ( Participation à des différentes tournées) recouvrement des impôts, remettre des plis officiels dans les différents chefs lieux de canton.
Pour la bonne marche de service, je vous demanderai d'adresser à tous les Directeurs des prisons des notes pour notification relative à ces sujets.
Car nous trouvons des grandes difficultés pour disposer nos personnels sur le bon fonctionnement de notre service.
En vous signalant que nous avons : Le Poste de la prison et l’hôpital à garder ( Prison : deux agents et à l’hôpital : un agent).
3° Aucun article du décret 59-I2I prévoit que les directeurs des prisons bénéficient des cessions pénales à titre gratuit? .
Je vous demande combien de détenus ils en ont droit exactement ? " à leur titre fonctionnel" Directeurs des prisons.
A mon intérêt tous Directeurs devront adresser des demandes à la direction SERVPENIT pour utiliser des détenus soient pour les entretiens des bâtiments administratifs.
Ils n'ont droit qu'une équipe des corvées tous les dimanches matins.
Soyez surs Monsieur le Directeur, car c'est pour la première que j'interviens à ceux-ci, pour le bon fonctionnement de l'Etablissement dont j'ai une grande part de responsabilité.
Je vous communique ma présente sans respecter la vie hiérarchique administrative, car je risque d'être rancuné.Par contre je suis dans l'obligation de vous signaler toutes ces ordres contraires et abusives, aussi enfin de me permettre conserver un bon rodage dispositif des agents sous mes ordres.
Peur d'être heurté d'une faute grave envers les disciplines de l'Administration pénitentiaire, je suis permis de vous adresser confidentiellement ma présente.
Ainsi, probablement je souhaiterai un jour votre visite ou inspection inopinée en notre établissement; En cas si ma requête ne sera prise en considération je vous demanderai d'être muté dans un poste plus important dans la province de Fianarantsoa.
dans l'attente de vous lire , je resterai toujours à vos ordres, mes salutations distinguées.
MOUTARI lui aurait vraiment distribué plusieurs coups de cravache, et ces faits se reproduiraient assez souvent.
Le même détenu confirme également ce que j'ai entendu dire plusieurs fois : RAMPIRISON et MOUTARI s'entendent comme larrons en foire et trafiquent constamment.
Le ciment que réclame RAMPIRISON ne servirait pas toujours à la construction de sa case.Je vais faire une enquête à ce sujet.
Il arrive très souvent, paraît-il, que des amis des deux acolytes reçoivent de la main d'oeuvre pénale gratuite.
Ceci m'amène à vous parler d'un fait dont, pour une fois, je suis absolument certain :
Analalava Type de femme Sakalave |
Celui-ci a pourtant suivi de près l'action que j'ai menée pour que M. PRATI ne bénéficie pas d'u régime de faveur et que son détenu rentre coucher en prison chaque soir.Il ne peut donc prétendre ne pas avoir été averti et a agi en toute connaissance de cause.
TSIAFINDRA dit qu'il n'était pas le seul détenu à coucher chez son employeur ; le boy du Dr PEYTRAL en faisait autant ainsi que plusieurs autres. Je vais essayer d'avoir confirmation de ces dires.
Je vous serais reconnaissant de donner l'entière responsabilité de la Maison d'Arrêt à RAMPIRISON car il m'est matériellement impossible de le surveiller d'ici.
Dès que j'arrive à Analalava en vedette je suis signalé et lorsque j'interroge les détenus , ils sont trop lâches pur me dire la vérité.Je suis absolument convaincu que RAMPIRISON et MOUTARI vont au devant d'un coup dur et je ne voudrais y être mêlé à aucun prix.Laissons donc ces crabes se débrouiller entre eux, le résultat ne se fera pas attendre.
comme je vous l'ai déjà dit, je préférerais avoir 15 ou 200 détenus de plus à Nosy-Lava et ne plus avoir à m'occuper d'Analalava.
Signé LUCAIN
(Fin page 126)
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lettre :
CONFIDENTIEL de RAINAIVO Joseph
Chef de Poste des Services Pénitentiaires
(Dactylographiée par l' émetteur, reproduite in extenso)
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Tsaratanana , le 13 février 1961
à Monsieur Le Directeur de l'Administration Pénitentiaire
= TANANARIVE =
Monsieur le Directeur,
Avec un grand regret je vous adresse la présente afin de vous permettre d'étudier et régulariser les effets suivants.
Vu l'article 18 du décret 59-I2I sur l'emploi du personnel des Etablissements pénitentiaires . Il est utile que je vous expose mes cas si délicats ci-dessous.
1° Je vous demanderai que les agents des Services Pénitentiaires n'assureront plus la garde du Bureau Caisse ( Agent spécial).
2° ( Participation à des différentes tournées) recouvrement des impôts, remettre des plis officiels dans les différents chefs lieux de canton.
Pour la bonne marche de service, je vous demanderai d'adresser à tous les Directeurs des prisons des notes pour notification relative à ces sujets.
Car nous trouvons des grandes difficultés pour disposer nos personnels sur le bon fonctionnement de notre service.
En vous signalant que nous avons : Le Poste de la prison et l’hôpital à garder ( Prison : deux agents et à l’hôpital : un agent).
3° Aucun article du décret 59-I2I prévoit que les directeurs des prisons bénéficient des cessions pénales à titre gratuit? .
Je vous demande combien de détenus ils en ont droit exactement ? " à leur titre fonctionnel" Directeurs des prisons.
A mon intérêt tous Directeurs devront adresser des demandes à la direction SERVPENIT pour utiliser des détenus soient pour les entretiens des bâtiments administratifs.
Ils n'ont droit qu'une équipe des corvées tous les dimanches matins.
Soyez surs Monsieur le Directeur, car c'est pour la première que j'interviens à ceux-ci, pour le bon fonctionnement de l'Etablissement dont j'ai une grande part de responsabilité.
Je vous communique ma présente sans respecter la vie hiérarchique administrative, car je risque d'être rancuné.Par contre je suis dans l'obligation de vous signaler toutes ces ordres contraires et abusives, aussi enfin de me permettre conserver un bon rodage dispositif des agents sous mes ordres.
Peur d'être heurté d'une faute grave envers les disciplines de l'Administration pénitentiaire, je suis permis de vous adresser confidentiellement ma présente.
Ainsi, probablement je souhaiterai un jour votre visite ou inspection inopinée en notre établissement; En cas si ma requête ne sera prise en considération je vous demanderai d'être muté dans un poste plus important dans la province de Fianarantsoa.
dans l'attente de vous lire , je resterai toujours à vos ordres, mes salutations distinguées.
Votre dévoué
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Autre lettre de RANAIVO :
Autre lettre de RANAIVO :
Monsieur Le Directeur,
RANAIVOARISON Emile commis-greffier destiné pour notre établissement installé le 9 février 1961 à son poste.
Je vous remercie infiniment d'avoir disposé ce personnel sous mes ordres.
Je vous demanderai selon votre haute générosité de faire sortir s'il vous sera possible ces notes demandées à tous directeurs des prisons, aussitô après la réception de la présente.
En vous signalant que notre directeur possède quatre détenus à sa disposition. C'est pour cette raison que je vous adresse ma présente personnellement et confidentiellement, aussi j'aurais soif de votre inspection inopinée à Tsaratanana pour mettre au point le mécanisme du fonctionnement de notre établissement, surtout pour examiner notre pauvre situation du point de vue bâtiments ( bureaux, logement des agents).
Le gardien-chef est logé dans une seule pièce de 4 m2.
Pour l'amélioration de cette situation, votre visite sera indispensable M. le Directeur ou bien vous enverrez M; M'inspecteur Provincial de Majunga.
j'ai l'honneur de vous rappeler ma demande concernant la bicyclette de notre établissement , laquelle vous aviez déjà notifié à l'occasion de mon passage à Tananarive. Je ne sais pas s'il s'agit d'établir une demande de projet à ce sujet.
En vous remerciant de la confiance que avez bien voulu me témoigner jusqu'ici, je vous prie d'agréer M. le Directeur mes respectueuses salutations et ma très haute considération.
Le pauvre Gardien-chef
Subordonné des ordres contraires
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(fin page 128)
En vous signalant que notre directeur possède quatre détenus à sa disposition. C'est pour cette raison que je vous adresse ma présente personnellement et confidentiellement, aussi j'aurais soif de votre inspection inopinée à Tsaratanana pour mettre au point le mécanisme du fonctionnement de notre établissement, surtout pour examiner notre pauvre situation du point de vue bâtiments ( bureaux, logement des agents).
Le gardien-chef est logé dans une seule pièce de 4 m2.
Pour l'amélioration de cette situation, votre visite sera indispensable M. le Directeur ou bien vous enverrez M; M'inspecteur Provincial de Majunga.
j'ai l'honneur de vous rappeler ma demande concernant la bicyclette de notre établissement , laquelle vous aviez déjà notifié à l'occasion de mon passage à Tananarive. Je ne sais pas s'il s'agit d'établir une demande de projet à ce sujet.
En vous remerciant de la confiance que avez bien voulu me témoigner jusqu'ici, je vous prie d'agréer M. le Directeur mes respectueuses salutations et ma très haute considération.
Votre dévoué
Signé par tampon RANAIVO Joseph
Le pauvre Gardien-chef
Subordonné des ordres contraires
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(fin page 128)
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