" Les prisons et l'Eglise à Madagascar de 1959 à nos jours.
Enjeux et perspectives socio-anthropologiques, théologiques et pastorales. "
Suivi de doctorat
MAHALIGNYJEAN BERLIN
Pour mener à bien notre étude sur la période considérée,
c’est à dire à partir de 1959, date de la création de l’Administration pénitentiaire séparée de la police - suivie le 26 juin 1960 de la Déclaration d’Indépendance de Madagascar -,
il nous paraît nécessaire en guise de préambule de nous interroger sur le concept même de prison.
Il est intéressant de remarquer tout d’abord que les prisons n’ont pas toujours existé dans les sociétés antiques.
Un retour en arrière sur l’histoire de Madagascar nous permettra également de découvrir qu’avant la colonisation française en 1896, les problèmes de transgression et de punition ont été réglés à Madagascar sans justement avoir recours aux prisons.
C’est un élément qu’il nous paraît important de signaler, car les sociétés traditionnelles restent très attachées à leur culture ancestrale, même lorsqu’elles entrent dans la modernité, et cela concerne donc Madagascar.
Le système carcéral actuel résultant de la synthèse de différentes approches, ce travail préalable nous fournira les éléments nous permettant de comprendre la conception de la prison dans la société malgache actuelle.
Certains la considèrent comme lieu de malédiction, d’autres pensent qu’elle est un des endroits réservés aux pauvres.
D’autres encore sont partagés entre la soumission aux coutumes traditionnelles, comme Malgaches, et l'obéissance aux lois de l’Etat, comme citoyens.
Cette situation complexe est l'un des problèmes majeurs à résoudre pour articuler ce qui, a priori, semble inconciliable Et que dit alors l’Eglise catholique qui a depuis longtemps un vif souci de l’aggravation des conditions des détenus à Madagascar, notamment depuis 1983, date de la reconnaissance officielle de l’Aumônerie Catholique des Prisons ?
Quel genre d’apostolat peut-elle exercer pour faire face à la réalité carcérale malgache, qui est à la fois sous l’emprise du poids du paganisme dans certains endroits, et en même temps dans le mépris du caractère humain des détenus ?
Autrement dit, ne serait-il pas important, à notre époque, de concevoir un système pénal à la hauteur de nos moyens, adapté à notre culture, conforme à la dignité humaine et à l’esprit de l’Evangile ?
Telles sont quelques questions qui animent notre réflexion et auxquelles nous voudrions essayer de répondre au fil de notre recherche.
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