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Ny teny marina hoatra ny fia-pary, ka na lava aza, tsy lany hamamiana :
Les paroles vraies sont comme la canne à sucre que l'on mâche: quoiqu'elle soit longue,elle est douce partout.
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Carrière militaire : 3/3 :5 mai 1942 : Diego-Suarez ( suite)

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Cette bataille a été parfaitement décrite par le commandant AUBERTIN dans la revue "Miroir de l'histoire"  d'octobre 1966. Je ne le connaissais pas particulièrement mais il est probable qu'il était sur place tant son récit correspond point par point à ce qui s'est passé.

Diégo-Suarez
Pain de Sucre
deux navires français étaient alors en rade : le "Bougainville" un bananier transformé et un aviso le "d'Entrecasteaux" .
Il y avait également un sous marin qui était à l’appontement.

Arrachart
Dès le lever du jour des avions survolèrent Antsirane et ce n'est qu'en les voyant que l'on se rendit compte qu'il s'agissait des britanniques.
A la première vague ils coulèrent le "Bougainville" et le sous-marin et détruisirent les installations de l'aérodrome d' ARRACHART ou il n'y avait d'ailleurs que 3 Potez 63 et 5 Morane 406.

Ludovic ARRACHART

Seul le d"Entrecasteaux" échappa à l'attaque en louvoyant dans la rade , mais il ne pouvait servir au soutien de l'armée de terre.
Il n'y avait donc plus que les troupes terrestres pour faire face aux troupes anglaises fortes de 25 navires de combat, de centaines d'avions et d'environ 20.000 hommes.
L'ensemble des troupes françaises était d'environ 3.500 hommes dont un régiment de tirailleurs sénégalais et un régiment de tirailleurs malgaches.

Dans la matinée du 5 mai  le commandement britannique envoya un message radio demandant aux autorités françaises de se rendre.
Le colonel CLAEREBOUT répondit sur la longueur d'ondes indiquée :
"Diégo a été confié à mon honneur par le Maréchal , je le défendrai jusqu'au dernier homme".
Heureusement qu'il n'a pas tenu parole car je ne serais plus là pour témoigner de cette page d'histoire.

La bataille fut terrible.
Retranchés sur une ligne dite ligne g.H. qui interdisait l'accès à la péninsule d'Antsirane, les soldats de la coloniale obéissant aux ordres résistèrent vaillamment et tinrent les troupes britanniques en échec pendant trois jours.
Etant en service au premier bureau de l'état-major chargé des effectifs je n'ai pas pris part au combat.
Dans la nuit du 7 au 8 mai , vers 2 heures du matin, j'entendis les cornemuses des écossais qui défilaient dans les rues d'Antsirane.
A l'aube les combats cessèrent faute de munitions dans les rangs de l'armée française.

Dans l'après midi les soldats français furent rassemblés dans le camp militaire du service du matériel ou nous eûmes la satisfaction de voir ce camp rapidement entouré par la population civile malgache qui, fraternellement, nous apportèrent des vivres qu'ils passaient par dessus les treillages dès que la sentinelle britannique avait le dos tourné et donnaient à tous les marsouins, les aviateurs et les marins qui étaient là sans nourriture, car l'intendance anglaise n'était pas encore arrivée.
Merci à tous ces braves malgaches qui aimaient tant la France et se considéraient eux-mêmes comme les fils de la France.

Le séjour dans ce camp dura jusqu'au 23 mai et ce jour là les Anglais nous avertirent que nous devions nous munir d'un short et d'une chemisette de rechange dans notre musette car nous allions embarquer pour l'Afrique du Sud ou nous arriverions huit jours plus tard.
Dans les cales du navire transport de troupes dans une chaleur de 50 degrés, s'entassèrent plus de 2.000 hommes de la garnison : les combattants malgaches avaient été libérés.
L'atmosphère devint plus supportable dès que le navire gagna la haute mer.

Après une escale à Durban et une autre au Cap de Bonne Espérance le navire s'arrêta à Freetown au Sierra Leone où les soldats sénégalais furent débarqués.
Ce n'est que 45 jours plus tard après notre départ de Diégo-Suarez que nous fûmes débarqués à Glasgow en Ecosse toujours vêtus du même short et de la même chemisette.

Chacun suivit alors son destin dans cette guerre qui n'en finissait pas.

On laissait dans le cimetière de Diégo , 125 de nos camarades dont de nombreux sénégalais et malgaches et 1100 britanniques tous d'origine européenne.

Ils ne sont pas morts pour la France, mais ils sont morts héroïquement en service commandé , respectueux de la discipline.
Quatorze ans plus tard , en 1956, repassant à Diégo-Suarez , j'ai voulu aller leur rendre une visite.
Hélas ! je n'ai trouvé que des tombes abandonnées envahies par la brousse.


Ainsi va la vie !


En ce temps là, dans la France profonde de mon Berry natal , en zone occupée, le journal local la "Dépêche du Berry" relatait cette épopée en ces termes :


JEUDI 7 MAI :  

                         LES BRITANNIQUES ONT ATTAQUE MADAGASCAR

... L'Angleterre veut se dédommager des pertes subies en Asie Orientale par des acquisitions territoriales en Afrique.
De nombreux symptômes indiquent qu'une action analogue  contre le Mozambique est imminente.....

(Il n'y eut jamais d'attaque contre le Mozambique )


VENDREDI 8 MAI :

          ..... L'indignation ne suffit plus .....

(Le Japon n'avait formulé aucune exigence)


SAMEDI 9 MAI :

 ... L'assaillant disposait de nombreuses et puissantes forces navales, de forces terrestres considérables, munies d'engins blindés et d'avions dont les nuées ont soumis Diégo-Suarez à un bombardement permanent .
La Défense a du mettre fin au combat;
Elle ne l'a fait que lorsque après avoir disputé le terrain pied à pied, réoccupé les positions , engagé sans compter son aviation, puis bloqué l'ennemi aux portes de Diégo-Suarez, celui-ci a réussi, en accumulant les moyens dont il disposait  largement à enlever le dernier réduit.....


( Nous n'avions plus d'avions à Diégo-Suarez et la ville n'a jamais été bombardée.)


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Maurice Camille PLANCHON

Né(e) le/en 23-05-1918 à Brécy (18 - Cher, France)

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