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Ny teny marina hoatra ny fia-pary, ka na lava aza, tsy lany hamamiana :
Les paroles vraies sont comme la canne à sucre que l'on mâche: quoiqu'elle soit longue,elle est douce partout.
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Carrière militaire : 2/3 :5 mai 1942 : Diego-Suarez

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Un premier voyage à Madagascar
en 1942






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Parmi les écrits de mon père retrouvés figure :

Un site en relation avec ses écrits :
Ironclad

Autre site


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Que s'est-il passé de grave le 5 main 1942 ?

Il est possible que pas un seul français sur 10.000 puisse répondre à cette question.

Et pourtant dans une région de la France d'Outre-mer s'est déroulée une tragédie qui coûta la vie à 125 français et plus de 1.100 anglais.

Diégo-Suarez est un port à l’extrême nord de l'île de Madagascar.

La ville principale ,Antsiranane , est située sur un promontoire dans une des plus belles et plus grandes baies du monde et l'on accède dans la rade par un étroit goulet de moins de deux kilomètres de passage.
Antsiranana ; Diégo-suarez

Sa position géographique au centre de l'Océan Indien en fait le gardien incontestable de cet océan au milieu de trois continents : l’Afrique, l’Asie et l’Australie et même des territoires du pôle sud.

Cette position stratégique était le point d'appui de la force française dans l'hémisphère sud et il était courant de dire : " qui tenait Diégo tenait toutes les voies maritimes reliant ces continents".

En 1940 , la débâcle en France a fortement perturbé la vie de ce pays ou il fait bon vivre parmi une population qui se sent 100% française.

D'ailleurs les tirailleurs malgaches envoyés en métropole se sont montrés de vaillants soldats disciplinés.

Faisant partie de l'armée coloniale, je fus dirigé sur ce territoire en avril 1940 et au début de mai j'étais affecté à l'état-major de la défense à Diégo-Suarez.

Avec de nombreux camarades nous avons entendu l'appel du Général de Gaulle le 18 juin.
Malheureusement, malgré notre désir, nous ne pouvions continuer la lutte, étant stationnés sur cette île séparée du Kenya et du Tanganyika  par 1.500 kilomètres d'océan infesté de requins, et territoire le plus proche sous administration anglaise.


Logement des sous-officiers à Diégo-Suarez

Le commandant de la défense essaya bien de prendre contact avec les Français de Londres, mais ceux ci étaient en plein désarroi et il n'y avait encore aucune organisation dans l'état-major du Général de Gaulle.

Le gouvernement de Vichy profita de la confusion pour relever le commandant de la défense et le remplacer par le colonel CLAEREBOUT , militaire de haute valeur mais très discipliné qui ne connaissait qu'obéir aux ordres de Vichy.

A partir de ce moment là, la vie de garnison s'est déroulée dans la tristesse, mais dans l'espoir et l'attente.

Bientôt ce fut le blocus de l'île par les forces navales britanniques  et pendant près de deux ans le ravitaillement ne vint plus de la métropole.
N'ayant plus de farine de blé il n'y eut plus de pain pendant des mois et les métropolitains apprirent à se nourrir de riz.

Ce blocus eut également pour conséquence  une pénurie d'essence.

Les autorités remplacèrent les gicleurs des carburateurs  par d'autres adaptés à l'alcool de riz et le stock d'essence fut conservé précieusement pour ravitailler les véhicules militaires ,en cas de besoin, les gicleurs pouvaient être remis très rapidement en place.
Cela ne servit à rien, car le 5 mai 1942 les stocks d'essence furent bombardés  dès le début et il n'y eut plus rien.
Mais nous rongions notre frein en écoutant régulièrement les émissions de la radio de Londres et plus spécialement la rubrique "Les Français parlent aux Français".
Cela ne nous fut jamais interdit car les autorités savaient bien qu'étant donné notre position géographique sur notre île nous ne pouvions rien faire.

Cependant cela entretenait notre moral et un beau jour, ou plutôt par une belle nuit d'un samedi à dimanche de 1941 quelques uns de nos camarades dont M. GIRARD de l'agence de la banque de Madagascar , partirent furtivement vers la baie du courrier à l'ouest, ou ils trouvèrent une pirogue disponible et firent voile vers Dars-es-Salam.
Ce n'est que dans la journée du lundi que l'on constata qu'untel n'était pas là et que l'on ne trouvait pas non plus tel autre.
Le mardi il fallut bien se rendre à l'évidence : ils avaient quitté l'île pour une destination inconnue , mais ils étaient déjà loin et les modestes patrouilles aériennes disponibles ne purent ou ne voulurent pas les retrouver.

Nous étions attentifs aux évènements de la guerre qui se déroulait alors dans le monde entier, lorsqu'en janvier 1942 , nous apprîmes que l'armée japonaise venait de prendre Singapour alors base stratégique tenue par les troupes anglaises et qui interdisait l'accès de l'ennemi dans l'océan indien.

Dès lors commença une période d'attente.
Nous étions certains que Diégo de par sa position stratégique serait la prochaine attaque par l'un des belligérants.
mais lequel viendrait le premier ?
Les japonais ?
Les Anglais ?
De toute façon le commandement était persuadé que les navires de guerre se présenteraient  au goulet d'Orangéa , passe entre la rade de Diégo-Suarez et les batteries côtières furent mises en état d'alerte permanente .
Ce 5 mai 1942 nous avons été réveillés par de violents tirs d'artillerie .
Avec tous les militaires de l'Etat-major je me suis rendu au bureau de la défense et nous nous sommes concertés.
Il ne pouvait s'agir de manœuvres de nuit, le commandement n'en n'ayant pas donné l'ordre.
Le commandant PICHON chef d'état major téléphona au capitaine commandant la batterie d'Orangéa et réveilla celui-ci  : le secteur était très calme.
Il essaya alors de joindre par téléphone le capitaine commandant la batterie de la baie du Courrier à l'ouest, mais la ligne était coupée.
Cet incident étant fréquent par suite de feux de brousse et nous restâmes sur la question :  d'ou venait cette canonnade intense ?
On le sut plus tard , les commandos anglais avaient coupé les lignes téléphoniques  et neutralisées les batteries sans qu'aucun coup de feu ne soit tiré par les artilleurs français.
Cependant les anglais se méprenant sur les possibilités 'alertes des troupes françaises déclenchèrent un violent tir d'artillerie de barrage pour protéger une importante armée de débarquement  sur la côte ouest.
Tir bien inutile puisque les obus tombaient dans une brousse désertique et inhabitée.
S'ils avaient continué leur progression sans ce tir ils seraient venus jusqu'à nous sans un seul coup de feu.
Le commandement britannique avait choisi d'envoyer ses troupes sur cette côte, car les navires venaient d' Afrique du sud.
Il est probable que si ils avaient doublé le cap d'Ambre en grand nombre  pour attaquer à l'est ils eussent été repérés.
Il n'y avait aucun français dans cette armée , les autorités anglaises n'ayant pas averti le général de Gaulle de cette opération.

A suivre : ICI 
















Tirailleurs malgaches en 1917



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