Timbres et cartes postales sur DELCAMPE

Ny teny marina hoatra ny fia-pary, ka na lava aza, tsy lany hamamiana :
Les paroles vraies sont comme la canne à sucre que l'on mâche: quoiqu'elle soit longue,elle est douce partout.
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1960 6/28 Mars

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Je compte, malgré les difficultés signalées ci-dessus reprendre la route le 4 avril , pour me rendre à Ifanadiana , Mananjary, Farafangana, Vangaindrano, Voudrozo et retour.
Manajary
Durée prévue de l'absence : une semaine.
Je n'ai pas encore terminé complètement la rédaction de mon rapport d'inspection à Ihosy, Betroka, Iakora et Ambalavo , mais il sera posté avant la fin de la semaine.
Pour Betroka sans entrer dans les détails, à mon avis, qui ne peut que prévaloir, il serait utile de :
a) faire déplacer le juge de section.
b) muter le gardien-chef ( la prison, plus exactement la cour, était dans un état de saleté repoussant).


Ambalavo


......




De Nosy-Lava, je reçois toujours de longs compte-rendus , quelques fois optimistes, mais le lus souvent pessimistes.
Ainsi le 31 mars la situation suivante m'est exposée :


........


Ces soucis ( de vedette) n'ont jamais existé pour mes prédécesseurs.
Je m’aperçois que tous les avantages qui faisaient supporter l'exil disparaissent peu à peu.
C'est ainsi que mes prédécesseurs étaient approvisionnés en légumes par Tana  et que moi je ne reçois plus rien.
 Comme je suis réfractaire eu riz, je souffre énormément  de n'avoir pas quelques "truches"  à me mettre sous la dent.
En cette saison hormis les brèdes (*)qui sont les légumes de base des malgaches,  les légumes "civilisés"  viennent très mal : les carottes ont de belles feuilles avec un petit morceau de bois en dessous.J'ai seulement des salades et des cornichons.
J'espère que la saison qui vient sera meilleure et je m'estime heureux d'avoir à profusion des brèdes ( mafana, bevamao et autres) et des pet-saï pour les prisonniers.
vous devez vous rendre compte de la quantité nécessaire pour alimenter 413 détenus.
Cela en représente des sacs par jour !
J'aurai bientôt du maïs mais je pense qu'il faudra le conserver pour la semence de l'an prochain ......
Il y a trop de retard dans la livraison des matériaux que je demande. ainsi je viens de recevoir ce qui est nécessaire à la construction  des citernes, mais je crains fort que lorsque nous aurons exécuté les travaux , la saison des pluies ne soit terminée. déjà nous n'avons plus que de petits orages qui vont en s'espaçant.
J'ai quand même des consolations : les travaux que j'ai fait.
En tête vient le valakira qui est tombé à pic puisque nous n'avions plus de viande.
Quand à la volaille les jeunes commencent à pondre et nous avons fait quelques couvées ( dont plusieurs mangées par les rats et les serpents) .
débordé comme je suis , il me répugne de faire du travail inutile, entre autres, le numérotage des cocotiers avec des bouts de tôle......Je me contente de faire compter les cocotiers et de les classer suivant les catégories que M. JUPPEAU m'a indiquées.


(fin page 52)


Les quatre gardiens arrivés me font très bonne impression.Ils me serviront certainement à accomplir la petite révolution que j'ai déjà amorcée et qui m'a valu de me faire traiter de napoléon par GESLIN 
La vieille équipe à du plomb dans l'aile depuis le départ des MANANJARA, ESAROTRO, RAMBELOSON , etc....
Pirogue malgache
D'autre part, l'évasion de deux détenus nous a permis de faire arrêter le plus grand trafiquant de Mahabo , lui même ex-prisonnier, Les deux évadés ont avoué s'être mis  d'accord avec lui au préalable pour leur transport sur la grande terre; le prix était fixé à 5.000 francs . Évidemment les deux lascars et leur complice ne s'attendaient pas à une riposte aussi vive de notre part : quelques instants après la constatation de leur fuite, nous avions enlevé tous les balanciers des pirogues, avant que la marée ne soit favorable.
Je pense être débarrassé du dit complice à tout jamais, car c'est lui qui fournissait le chanvre le toaka (*)aux détenus et, hélas, à certains agents : MANANJARA était son principal associé. a propos de ce dernier, j'ai été sidéré d'apprendre qu'il avait été promu au grade de chef de poste à Majunga ....
Je crois que vous m'approuverez lorsque vous saurez à quel point je prends soin de mes prisonniers,.même des plus retors. Des deux évadés , l'un a été retrouvé dès le deuxième jour de sa fugue ; le second a résisté douze jours. Le "pôvre"  a bouffé toutes sortes de saloperies pour subsister . Lorsque nous l'avons repris, il nous a supplié de lui donner  manger.J'allais lui faire servir un repas substantiel, mais j'ai heureusement réfléchi à temps qu'un repas trop copieux venant après un long jeûne pouvait lui occasionner un embarras gastrique.J'ai donc jugé raisonnable de lui faire prendre auparavant une purge ( très dosée). Il a été très sensible à mes bonnes intentions  mais encore plus au sulfate de soude. D'après les agents, s'il avait couru aussi vite pour se sauver que pour aller aux "chiottes", il n'aurait jamais été repris. toujours est-il qu'il est maintenant en parfait état et prêt à subir une rallonge de trois ou quatre ans.














(*) bredy mafana
(*) toaka :




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